Pariset et l’Égypte

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Dans le n° 11 de la Gazette, Michel Jaillard nous avait fait part d’un extrait du livre de Jean Lacouture sur Champollion où un certain docteur Pariset, ami de Champollion, était cité. Un rapprochement avait été fait avec le frère d’un de nos ancêtres qui était médecin à Tournus à cette même époque.

Un événement peu ordinaire va nous permettre d’échafauder une nouvelle hypothèse, certes moins familiale, mais très plausible.

Nos cousins Yves et Marie-Paule Raffy (fille de Louis Reure et de Marguerite Pariset) sont allés, il y a quelque temps, en Égypte et plus particulièrement sur l’île de Philae, où un temple sauvé des eaux du lac Nasser à été reconstruit.

Lors de leur visite, le guide explique que ce temple était autrefois aux trois quarts enfoui sous les sables. Levant alors les yeux vers le niveau présumé du sol auparavant, quelle ne fut pas leur surprise de voir, gravé en lettres de 40 cm de haut, le " hiéroglyphe " ci-dessous ! Les photos sont tirées de leur album.

" E. Pariset " !

Cela méritait une recherche plus approfondie ! Nous connaissons en effet le frère d’Aimé-André Pariset qui était médecin de la marine et s’appelait Jean Ernest. Une rumeur familiale le donnait aussi volontiers comme étant l’accompagnateur de Champollion. Les dates ne conviennent malheureusement pas : notre parent est en effet mort en mer en mars 1825, avant le voyage de Champollion en Égypte.

En revanche, nous croyons trouver la réponse dans le dictionnaire d’où est tirée cette rubrique : Nouveau dictionnaire national ou dictionnaire universel de la langue française, par Bescherelle aîné, Garnier frères, libraires éditeurs, Paris, 1887.

" Pariset, Étienne,

" Médecin, né à Grand (Vosges), 1770-1847, de pauvres paysans, docteur en médecine, 1805, alla étudier la fièvre jaune à Cadix, à Barcelone, 1821, et la peste en Égypte, 1828. Il s’occupa encore des maladies mentales. On lui doit : Éloge des membres de l’Académie de médecine, Histoire médicale de la fièvre jaune observée en Espagne. "

Le " E. Pariset " pourrait être très vraisemblablement cet Étienne. Je vous rappelle le texte de Jean Lacouture : " En septembre 1829, Champollion rencontre plusieurs fois avec son ami le docteur Pariset le pacha et son fils Ibrahim, " et la citation du pacha Mohamed Ali : "  l’un a ressuscité mon fils, l’autre a ressuscité l’antique gloire de mon pays, " après qu’il eût soigné et guéri son fils.

Les dates correspondant, nous laissons à chacun le soin de conclure de la cohérence de ce rapprochement.

Quant à nous, nous regretterons que ce Pariset ne soit pas de notre parenté. Consolons-nous cependant en pensant que le " taggeur " des temples égyptiens n’est pas dans notre arbre généalogique !

Le temple de Philae

Claude Pariset,
avec la complicité d’Yves et Marie-Paule Raffy.

Ermont, le 9 mars 2003.

In La gazette de l'île Barbe n° 53

Eté 2003

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