Claude Goybet

1925 - 2005

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C'est très émue par la mort du pape que je vous envoie ce petit speech de Geneviève (dite Ginou), femme de Frédéric Goybet. C'est un portrait parfait de ce Claude que nous aimions.

Pendant l'agonie du pape, j'ai revécu celles de Roger-Pierre [Raoult. Cf. p. 2-3. - NDLR.] et de Claude…

Guitou [RAOULT].

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Claude, tout simplement ; "Claudy" pour ses proches ; "papa" pour ses enfants ; "bon-papa", et même "boum-papa" pour Alexandre, le petit dernier ; "oncle Claude" ; "oncle Claudy" ; "PFPG" (petite fille pourrie gâtée) dans son enfance avec son frère Dady et ses sœurs Françoise et Margot ; "le Claude" pour ses chers Savoyards ; "chef", et même "capitaine", sur les océans ; "monsieur Goybet", bien sûr, et sans doute bien d'autres surnoms - ou sobriquets, dirait-il - que l'on ne connaît pas.

Certains lui disaient "tu", beaucoup lui disaient "vous", car le vouvoiement… - oh, non, pardon, on doit dire "voussoiement" - lui tenait à cœur, comme beaucoup d'autres choses d'ailleurs. Plutôt que de raconter sa longue vie, on a choisi des adjectifs pour le qualifier. La liste n'est pas exhaustive, chacun pourra ajouter les siens : curieux, timide, courageux, passionné, fidèle…

Curieux

Dans sa recherche de connaissances sur l'histoire, l'étymologie, sa chère généalogie, mais aussi la flore de Provence, de Savoie, et même celle d'outre-mer. Curieux dans son apprentissage informatique, bien soutenu par son fiston.

Il en tirait des valeurs qui accompagnaient sa vie, valeurs qu'il voulait faire connaître et partager envers et contre tout.

Timide, et même secret

Il tenait comme principe de ne pas se plaindre, de ne rien demander aux autres. Peu expansif, il montrait rarement ses sentiments, mais cette rareté faisait apprécier la valeur de ces moments.

Il n'était pas pour autant un ours ; il a partagé des moments complices et riches avec ses amis d'Yenne autour du café le matin, avec ses amis généalogistes et officiers de marine. Et dans ses dernières années avec les jeunes femmes aides ménagères, ou secrétaires, selon la demande, qui l'ont accompagné.

Courageux

En épousant celle qu'il avait choisie, malgré les difficultés. En faisant avec elle un choix de vie difficile, lui marin et elle au foyer avec les trois loustics. Courageux aussi de surmonter sa disparition et de continuer autrement. Et enfin, dans cette dernière année, quand il a surmonté sa paralysie et a réussi à se remettre debout chez lui.

Passionné

Il le fallait pour une vie pareille !

Partir en Indochine et choisir d'y rester. Partir sur les routes en camping itinérant avec sa famille et tous les animaux, en 4 CV ou en 4 L, peu importe. Partir encore, et cette fois seul, pour rejoindre ses enfants à l'autre bout du monde.

Accepter, aller jusqu'au bout quand ses enfants lui offrent le cadeau de ses rêves : voler, à 60 ans quand même ; d'abord en ultra-léger motorisé (ULM), et ensuite en avion ; obtenir même le brevet !

Fidèle

À ses attaches familiales. À Yenne, où il trouvait quiétude et plaisir dans les contacts avec ses cousins, ses amis d'enfance, ses neveux et nièces.

Fidèle et constant dans son rôle d'époux, de père, d'oncle, de parrain, de beau-frère et de tout le reste…

Et son humour, ne l'oublions pas, et sa gentillesse, bien sûr… Et, et, et…

[Geneviève GOYBET].

in La gazette de l'île Barbe n° 60, printemps 2004

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