Après notre passage à
Gournay-en-Bray, avec un peu d'émotion, car sans doute dans
les pas de notre oncle Henri, nous pouvons apporter quelques
précisions sur la famille Clou. Tout d'abord, il faut savoir qu'il y
avait deux paroisses : Notre-Dame et Saint-Hildevert. Notre-Dame a
disparu, mais Saint-Hildevert existe encore et est en cours de
restauration. C'est une collégiale, dont les plus anciens
éléments datent du XIIe
siècle. Certains éléments du mobilier viennent
de l'église Notre-Dame : chaire, orgue, confessionnaux, deux
chapelles latérales.
Bien que cet acte dise Anne Clou native
de cette paroisse, aucun autre acte concernant les Clou n'a
été trouvé à Notre-Dame. La recherche a
alors porté sur la paroisse Saint-Hildevert, où nous
allons trouver tous les autres actes que nous allons citer.
Nous avons dénombré
treize enfants Clou, dont Anne, nés entre 1659 et 1675 du
couple Ancelme Clou et Gabrielle Guedier. Le nom de Guedier est extrêmement
difficile à déchiffrer, mais le nombre de citations
avec des écritures variées nous permet de choisir cette
orthographe avec peu de risque de se tromper. Il est à noter
qu'il existe à cette époque un Charles-François
Guedier, écuyer, lieutenant général de Gournay,
cité dans un armorial de Rouen. Du moins est-ce la
transcription qui en a aussi été faite à cette
époque et qui nous fait opter pour cette orthographe. (Notre
oncle avait lu Guiédal, ce qui pourrait aussi être une
hypothèse à retenir si elle pouvait être
croisée avec une autre source.) Nous avons donc : Nous devons donc bien considérer
Ancelme (ou Anthelme) Clou comme le père de la Anne qui a
épousé Étienne Pautrisel. Toutes les mentions d'Ancelme Clou le
précisent bien comme receveur au grenier à sel de
Gournay. Nous avons aussi trouvé six fois
la signature de Charlotte Clou comme présente lors de la
rédaction d'un acte, une fois la signature de Catherine
Françoise Clou et deux fois celle d'Ancelme Clou. Ce sont des
actes qui, a priori, ne semblent pas concerner des membres de notre
famille. Aucun autre acte mentionnant des Clou
n'a été retrouvé, alors que les registres, sans
doute recopiés, remontent à 1600. Il semblerait donc
qu'ils ne soient pas originaires de Gournay. Le seul acte non recopié est le
dernier, celui de Nicolas Hyacinthe en 1675. Les parrains et
marraines sont ses frères et sœurs : François Clou et
Catherine Françoise Clou, qui signe "Chaterine Fransoise Clou"
lorsqu'elle avait 15 ans ; en avril 1683, à 23 ans, sa
signature est bien devenue "Catherine Françoise…" (sur un acte
où elle est nommée). Nous avons en revanche sans aucun doute
la naissance de Gabrielle Guedier le 15 avril 1634. La recopie faite
certainement vers 1675 a en effet l'avantage d'être de la
même écriture et la graphie de Gabrielle Guedier est
identique. Elle est la fille de noble Charles (?) Guedier et de
damoiselle Catherine Quesnon (? sans élément de
comparaison, il est très difficile de justifier ce nom). Le
parrain est un Jacques X***, commis du grenier à sel, et la
marraine une Gabrielle de Y***. En conclusion, il est difficile de
savoir d'ou vient Ancelme Clou, "fonctionnaire" nommé à
Gournay, où il se lie avec les notables de la ville.
La descendance et la présence
Clou n'est pas non plus identifiée à Gournay. Seul le
mariage d'Anne, notre ancêtre, est identifié. Il y a
sûrement eu des décès précoces parmi les
enfants, mais nous n'en avons pas trouvé de traces.
Nous retrouverons cependant les noms de
Félicité, François (qui signera Clou
d'Enouville) et Suzanne à Ardentes (Indre) pour la naissance
des enfants d'Étienne Pautrisel. Étienne Pautrisel est
en effet devenu maître des forges d'Ardentes et ses onze
enfants sont nés à Ardentes puis à
Mareuil-sur-Arnon (Cher). Suzanne sera aussi inhumée à
Neuvy-Pailloux dans l'Indre. Sans doute a-t-elle suivi sa sœur Anne ?
François et Félicité sont-ils de passage ou
aussi installés vers Châteauroux ? Une des filles d'Étienne
Pautrisel, Marie-Anne Louise, se mariera à Ardentes en 1718
à Paul Bertrand, dont le père est un ancêtre du
général Bertrand, maréchal de camp de
Napoléon. Nous retrouverons des descendants Bertrand en
Guadeloupe alliés à notre famille. Une autre fille,
Thérèse Pélagie, se mariera à Louis
François de Musset, dont les parents sont les ancêtres
d'Alfred de Musset. Un des fils d'Étienne Pautrisel, notre
ancêtre Jean-Baptiste, partira s'établir en Guadeloupe,
où on le retrouvera habitant propriétaire exploitant
d'une sucrerie. Claude et Chantal
PARISET. Août
2005. in
La gazette de
l'île Barbe
n° 64, printemps 2006