Les Clou à Gournay-en-Bray

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Notre grand-père Henri Jaillard connaissait Étienne Pautrisel et Anne Clou comme les bisaïeux paternels de Marie-Geneviève Amic - Thyrus de Pautrizel (cf. " la famille Amic ", supplément à La Gazette, n° 12, 4), elle-même trisaïeule d'Ernest Pariset, d'Élisabeth Jaillard, d'Aimée Deloule et de Paul Pariset. Il savait que le père d'Anne Clou était receveur du grenier à sel de Gournay-en-Bray. Son neveu Claude Pariset en a dépouillé les registres d'état religieux.

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Après notre passage à Gournay-en-Bray, avec un peu d'émotion, car sans doute dans les pas de notre oncle Henri, nous pouvons apporter quelques précisions sur la famille Clou.

Tout d'abord, il faut savoir qu'il y avait deux paroisses : Notre-Dame et Saint-Hildevert. Notre-Dame a disparu, mais Saint-Hildevert existe encore et est en cours de restauration. C'est une collégiale, dont les plus anciens éléments datent du XIIe siècle. Certains éléments du mobilier viennent de l'église Notre-Dame : chaire, orgue, confessionnaux, deux chapelles latérales.

Nous avons bien retrouvé le mariage d'"Anne Cloud" avec "Estienne Poitrizel" le 27 décembre 1687 (malheureusement non filiatif) à Notre-Dame [ci-contre. - NDLR.], avec les signatures d'Anne Clou et d'Étienne Pautrisel, que l'on connaissait déjà, et d'Ancelme Clou, que l'on confirmera sur d'autres documents.

 

Acte de mariage d'Étienne Pautrisel et d'Anne Clou.

 

Bien que cet acte dise Anne Clou native de cette paroisse, aucun autre acte concernant les Clou n'a été trouvé à Notre-Dame. La recherche a alors porté sur la paroisse Saint-Hildevert, où nous allons trouver tous les autres actes que nous allons citer.

Anne, fille d'Ancelme Clou et de Gabrielle Guedier

Nous avons dénombré treize enfants Clou, dont Anne, nés entre 1659 et 1675 du couple Ancelme Clou et Gabrielle Guedier.

Le nom de Guedier est extrêmement difficile à déchiffrer, mais le nombre de citations avec des écritures variées nous permet de choisir cette orthographe avec peu de risque de se tromper. Il est à noter qu'il existe à cette époque un Charles-François Guedier, écuyer, lieutenant général de Gournay, cité dans un armorial de Rouen. Du moins est-ce la transcription qui en a aussi été faite à cette époque et qui nous fait opter pour cette orthographe. (Notre oncle avait lu Guiédal, ce qui pourrait aussi être une hypothèse à retenir si elle pouvait être croisée avec une autre source.)

Nous avons donc :

  1. Charlotte le 28 février 1659 ;
  2. Catherine Françoise le 29 juin 1660 ;
  3. Ybert Anselme le 6 janvier 1662 ;
  4. Louys le 4 avril 1663 ;
  5. Anne le 25 juin 1664 ;
  6. Marie Gabrielle le 19 septembre 1665 ;
  7. François Marie le 14 novembre 1666 ;
  8. Suzanne le 22 décembre 1667 (baptême le 7 avril ou février 1668) ;
  9. Jean Baptiste le 18 décembre 1668 ;
  10. Joseph le 3 mars 1670 ;
  11. Françoise Aymée le 5 octobre 1671 ;
  12. Jeanne Angélique le 2 septembre 1673 ;
  13. Nicolas Hyacinthe le 30 novembre 1675 ;
  14. Félicité, non trouvée mais citée plus tard lors de la naissance de François-Marie Pautrisel en 1701. Ce pourrait aussi être une des filles déjà citées qui aurait choisi plus tard de se prénommer Félicité, comme c'était souvent le cas.

Nous devons donc bien considérer Ancelme (ou Anthelme) Clou comme le père de la Anne qui a épousé Étienne Pautrisel.

À Gournay-en-Bray pour son grenier à sel

Toutes les mentions d'Ancelme Clou le précisent bien comme receveur au grenier à sel de Gournay.

Nous avons aussi trouvé six fois la signature de Charlotte Clou comme présente lors de la rédaction d'un acte, une fois la signature de Catherine Françoise Clou et deux fois celle d'Ancelme Clou. Ce sont des actes qui, a priori, ne semblent pas concerner des membres de notre famille.

Aucun autre acte mentionnant des Clou n'a été retrouvé, alors que les registres, sans doute recopiés, remontent à 1600. Il semblerait donc qu'ils ne soient pas originaires de Gournay.

Le seul acte non recopié est le dernier, celui de Nicolas Hyacinthe en 1675. Les parrains et marraines sont ses frères et sœurs : François Clou et Catherine Françoise Clou, qui signe "Chaterine Fransoise Clou" lorsqu'elle avait 15 ans ; en avril 1683, à 23 ans, sa signature est bien devenue "Catherine Françoise…" (sur un acte où elle est nommée).

Nous avons en revanche sans aucun doute la naissance de Gabrielle Guedier le 15 avril 1634. La recopie faite certainement vers 1675 a en effet l'avantage d'être de la même écriture et la graphie de Gabrielle Guedier est identique. Elle est la fille de noble Charles (?) Guedier et de damoiselle Catherine Quesnon (? sans élément de comparaison, il est très difficile de justifier ce nom). Le parrain est un Jacques X***, commis du grenier à sel, et la marraine une Gabrielle de Y***.

En conclusion, il est difficile de savoir d'ou vient Ancelme Clou, "fonctionnaire" nommé à Gournay, où il se lie avec les notables de la ville.

Étienne Pautrisel en Berry

La descendance et la présence Clou n'est pas non plus identifiée à Gournay. Seul le mariage d'Anne, notre ancêtre, est identifié. Il y a sûrement eu des décès précoces parmi les enfants, mais nous n'en avons pas trouvé de traces.

Nous retrouverons cependant les noms de Félicité, François (qui signera Clou d'Enouville) et Suzanne à Ardentes (Indre) pour la naissance des enfants d'Étienne Pautrisel. Étienne Pautrisel est en effet devenu maître des forges d'Ardentes et ses onze enfants sont nés à Ardentes puis à Mareuil-sur-Arnon (Cher). Suzanne sera aussi inhumée à Neuvy-Pailloux dans l'Indre. Sans doute a-t-elle suivi sa sœur Anne ? François et Félicité sont-ils de passage ou aussi installés vers Châteauroux ?

Une des filles d'Étienne Pautrisel, Marie-Anne Louise, se mariera à Ardentes en 1718 à Paul Bertrand, dont le père est un ancêtre du général Bertrand, maréchal de camp de Napoléon. Nous retrouverons des descendants Bertrand en Guadeloupe alliés à notre famille. Une autre fille, Thérèse Pélagie, se mariera à Louis François de Musset, dont les parents sont les ancêtres d'Alfred de Musset. Un des fils d'Étienne Pautrisel, notre ancêtre Jean-Baptiste, partira s'établir en Guadeloupe, où on le retrouvera habitant propriétaire exploitant d'une sucrerie.

Claude et Chantal PARISET.

Août 2005.

in La gazette de l'île Barbe n° 64, printemps 2006

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