Nous, soussignés, sommes
convenus de ce qui suit, savoir que : moi, Jean-Baptiste Teillard, mets en
apprentissage Claude Teillard, mon fils, âgé de quinze
ans, chez Jean-Marie Brun, maître fabricant en étoffes
de soie unie, pour quinze mois à commencer le premier mai de
l'année 1810 et consécutive, pour la moitié du
jour ; le sieur Teillard se charge de
nourriture et de le coucher pendant ledit temps, de payer pour son
apprentissage la somme de quatre cents livres en argent, savoir le
premier paiement de cent cinquante livres en entrant, le second de
pareille somme à la moitié du temps, et le dernier
paiement, qui est de cent francs, à la fin du temps ;
Jean-Marie Brun s'engage d'apprendre au
fils Teillard toutes les étoffes qui se fabriquent dans son
atelier, sans lui rien cacher ni déguiser, finalement pour
connaître tous les défauts des étoffes de soie
unie ; le fils Teillard sera tenu de
travailler ledit temps, obéir à son maître dans
tout ce qu'il commandera relatif au travail de fabricant
d'étoffes de soie. Fait double à Lyon
ce 30 mai 1810. Signé :
[Jean-Baptiste] TEILLARD. [Jean-Marie] BRUN. J'ai reçu de Monsieur Teillard
la somme de cent cinquante livres pour le premier paiement de la
somme ci-devant. Fait à Lyon ce
premier juin 1810. Signé : [Jean-Marie]
BRUN. J'ai reçu de Monsieur Teillard
la somme de cent cinquante livres pour le second paiement de la somme
ci-devant. Fait à Lyon ce 3
décembre 1810. Signé : [Jean-Marie]
BRUN. J'ai reçu de Madame Veuve
Teillard la somme de cent francs pour le dernier paiement de la somme
ci-devant dont je la tiens quitte de tout. Fait à Lyon ce 2
septembre 1811. Signé : [Jean-Marie]
BRUN. Entre Jeanne Ursule Charles, veuve de
Jean-Baptiste Teillard, rentière demeurant à
Lyon, Et Claude Mathieu Teillard,
négociant demeurant en la même ville, Il a été dit que Mme
Teillard avait remis à son fils à titre de prêt
diverses sommes montant au trente-et-un décembre dernier, en
capital et intérêts, à onze mille deux cent
quatre-vingt-quatre francs ; qu'en outre elle avait à
répéter ses reprises dotales constatées par son
contrat de mariage. Mais voulant donner à son fils une
nouvelle preuve de l'attachement qu'elle lui porte, elle lui a
proposé de lui abandonner la propriété, soit de
ce capital, soit de ses reprises dotales, à la charge d'une
rente annuelle et viagère de la somme de mille francs payable
par moitié et par avance, sous le cautionnement de son
épouse ; M. Teillard ayant accepté cette
proposition, les parties ont arrêté ce qui suit :
Article 1er. Au
moyen de l'abandon que Mme Teillard fait à son fils, soit de
la somme de onze mille deux cent quatre-vingt-quatre francs qu'il lui
doit pour les causes susdites, soit de ses reprises dotales, M.
Teillard s'engage à servir à sa mère une rente
annuelle viagère de la somme de mille francs payable par
avance et par moitié. Ladite rente ayant pris cours au
premier janvier dernier, M. Teillard a présentement
compté à sa mère, qui lui en passe quittance, la
somme de cinq cents francs. Article 2. Aux présentes est
intervenue Élisabeth Jannéat, épouse de M.
Teillard, laquelle procédant de l'autorité de son mari,
déclare qu'elle se rend caution solidaire du paiement de la
rente dont il vient d'être parlé. Article 3. Si par la suite Mme Teillard
jugeait convenable d'avoir une hypothèque sur les immeubles de
son fils ou de sa belle-fille, ceux-ci promettent de consentir,
à sa première réquisition, un acte par-devant
notaire, avec affectation d'hypothèque. Article 4. Au moyen du présent
traité, les parties se tiennent respectivement quittes et
libérées de toutes recherches quelconques, et renoncent
réciproquement à toutes réclamations qu'elles
auraient eu à se faire, à quel titre et pour quelle
cause que ce soit. Fait double à Lyon
le 1er mai 1828. Signé : [Claude
Mathieu] TEILLARD. V[euv]e TEILLARD. Bon pour le cautionnement de mille
francs. Signé :
Élisabeth TEILLARD née JANNEAT. in
La gazette de
l'île Barbe
n° 65, été 2006