Un week-end de janvier à skis de randonnée

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Depuis notre dernière aventure dans la vallée du Rhin vers Coblence en Allemagne — à l’époque où Magali était à Maastricht, Sylvain à Aix-la-Chapelle, Mickaël à Stuttgart et moi-même à Winterthur (quatre personnes, trois pays !) —, nous nous étions promis de nous retrouver tous les quatre pour un week-end de ski de randonnée.

Cette fois, nous habitons tous en France et partons le 14 janvier pour le fond de la vallée de la Tarentaise en Savoie.

Samedi, au départ de La Masure, à 1 200 mètres d’altitude, nous montons en peaux de phoque au refuge du Ruitor (2 040 mètres). Magali connaît déjà ce refuge pour y avoir fêté le Nouvel An 1999, mais elle y était montée en raquette à neige. Pour Sylvain, c’est la découverte du lieu… et du ski de randonnée. La technique s’acquiert néanmoins très vite.

Mickaël est déjà au refuge quand nous décidons de tester ses compétences à réagir en cas d’avalanche. Nous portons en effet chacun un appareil de recherche des victimes d’avalanche (ARVA), un émetteur-récepteur qui permet de localiser une personne ensevelie par la neige, à condition d’en maîtriser l’usage. Nous dissimulons donc dans la neige un de nos ARVA, que Mickaël va devoir retrouver au plus vite. Il y parvient sans difficulté et profite de l’occasion pour expliquer la méthode de recherche à Magali et Sylvain.

Le soir, nous sommes seuls au refuge, et ravis de le trouver en si bon état, avec gaz, vaisselle, poêle et couvertures. Il faut s’occuper de couper du bois, soigner nos pieds, préparer le repas et l’itinéraire du lendemain.

Dimanche matin, le ciel est clair, mais un vent froid s’est levé. Nous partons pour le tour du mont Charvet. La montée au col du Tachuy (2 673 mètres) comporte quelques passages raides en neige dure, où les conversions deviennent plus délicates. L’arrivée au col dévoile un paysage magnifique : le versant italien du mont Blanc.

Pique-nique et descente dans une neige vierge poudreuse dans un vallon italien qui porte bien son nom : Bella Comba. Il y fait terriblement froid, et quand il s’agit de recoller les peaux de phoque, certaines se rebellent. Nous atteignons un rocher ensoleillé au bord d’un lac gelé, où nous réchauffons les peaux afin de les recoller. La montée au passage de la Louïe Blanche (2 625 mètres) n’est jamais raide, mais la fatigue se fait déjà sentir.

La neige que nous réserve la descente vers La Masure n’est pas facile à skier, d’autant que bientôt le jour décroît. Nous terminons la descente à la tombée de la nuit, courbaturés mais contents. Je crois même que Magali et Sylvain seraient prêts à recommencer l’an prochain !

Christelle [Jaillard].

Gazette Lalain, n° 1, août 2006.

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 in La gazette de l'île Barbe n° 66, automne 2006

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